Le temps des cerises
Jean-Baptiste Clément (1836-1903)
Cette romance composée en 1867 de manière anodine connut un succès sans précédent dès 1871 car elle devint l’hymne (sur une musique d’Antoine Renard, 1825-1872) des insurgés lors de la Semaine sanglante qui marqua la fin de la Commune. Le Montmartrois Jean-Baptiste Clément dédia son texte à une infirmière- ambulancière morte sur une barricade Rue Saint Maur alors qu’elle soignait les blessés. Avec elle, la Commune mourut aussi… Depuis 1945, cette chanson est interprétée par les plus grands artistes dont Charles Trenet, Yves Montand, Cora Vaucaire, Juliette Gréco, Barbara Hendricks et le Groupe Zebda…
Quand nous chanterons le temps des cerises,
Et gai rossignol et merle moqueur
Seront tous en fête !
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au coeur !
Quand nous chanterons le temps des cerises
Sifflera bien mieux le merle moqueur !
Mais il est bien court, le temps des cerises
Où l’on s’en va deux cueillir en rêvant
Des pendants d’oreilles…
Cerises d’amour, aux robes pareilles
Tombant sous la feuille en gouttes de sang…
Mais il est bien court le temps des cerises
Pendants de corail qu’on cueille en rêvant !
Quand vous en serez au temps des cerises
Si vous avez peur des chagrins d’amour,
Évitez les belles !
Moi qui ne crains pas les peines cruelles
Je ne vivrai point sans souffrir un jour…
Quand vous en serez au temps des cerises
Vous aurez aussi des peines d’amour !
J’aimerai toujours le temps des cerises,
C’est de ce temps-là que je garde au coeur
Une plaie ouverte !
Et Dame Fortune en m’étant offerte
Ne saurait jamais calmer ma douleur…
J’aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au coeur !